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Blé tendre Des flux inattendus

Pour la deuxième campagne consécutive, la Russie a rebattu les cartes de l’export de blé.

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Alors que la nouvelle moisson est engrangée, l’heure est au bilan de la campagne 2017-2018. Pour la deuxième année consécutive, la Russie était aux manettes, forte d’une récolte de blé colossale de 85 millions de tonnes (Mt). Près de 34 Mt ont été exportées, contre 27 Mt l’année passée, déjà record. Ces deux dernières campagnes ont largement modifié les échanges mondiaux de blé, aussi bien au niveau des flux que du calendrier.

Mer Noire, présente toute l’année

« Auparavant, la Russie était très présente à l’export en début de campagne, mais une fois les stocks épuisés, l’Europe pouvait prendre le relais, constate Rémi Haquin, président du conseil spécialisé pour la filière céréalière chez FranceAgriMer. Désormais, il va falloir apprendre à vivre avec une mer Noire qui exporte de grosses quantités toute l’année, de juillet jusqu’à juin. »

Conséquence de cette hyperprésence à l’export : la Russie a conquis des zones géographiques importantes, notamment en Asie et en Afrique. Elle a quasiment doublé ses exportations vers la Turquie et le Soudan, par rapport à l’an dernier, et plus que triplé celles vers l’Indonésie. Ses exportations de blé au Vietnam ont été multipliées par quinze. Et de façon inattendue, elle a livré près de 1 Mt de blé en Lettonie.

De son côté, l’Union européenne a perdu de nombreuses parts de marché, aussi bien au Vietnam qu’au Maroc et en Tunisie.

Bilan pour l’export français : au début juillet, les embarquements cumulés vers les pays tiers depuis les ports français s’établissaient à 8,2 Mt. C’est 63 % de plus que l’an dernier (année exceptionnelle), mais 30 % en dessous des volumes exportés en 2015-2016. Pour FranceAgriMer, ce volume est tout de même « honorable », au regard des craintes liées à l’impact des grèves SNCF. Les exportations vers l’UE sont en hausse, à 9,3 Mt, contre 9 Mt prévues au mois de juin.

Adèle Magnard

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